Prédateur sexuel qui accumule les conquêtes ? beau parleur qui séduit les plus riches et les plus crédules ? aventurier qui passe son temps à fuir les polices et les créanciers ? Casanova n'est pas seulement ce fruit vénéneux d'une Venise décadente auquel la postérité a voulu le réduire. Vénitien, il l'est pleinement par son goût du théâtre et de l'opéra, par son sens des échanges et de la diplomatie, par sa famille avant tout, parents comédiens, frères peintres. Après avoir essayé la soutane religieuse et l'uniforme militaire, il se veut un maître des mots. Mots de poète : il traduit, compose, souffle peut-être une tirade à Mozart. Mots de savant : il argumente, polémique. Mots de mage : il prédit, révèle des secrets. Mots de politique : il propose des réformes. Mis à la retraite par l'âge et par l'histoire, il trouve enfin les mots qui l'imposent à la postérité. Ce sera l'Histoire de ma vie, qui fait de lui un écrivain français majeur, et, selon Michel Delon, une figure de proue de l'Europe moderne.
Peu de portraits - ils se comptent sur les doigts de la main -, mais cent autres manière d'évoquer Casanova. À travers le manuscrit de l'Histoire de ma vie, écrit en français. En suivant ses traces à Venise dans les tableaux de Longhi, ou à Dux avec des dessins inédits. En évoquant l'érotisme du XVIIIe siècle avec Boucher ou Fragonard. Et bien sûr, par le cinéma, 120 documents.