Nous avons vu l'intérêt majeur de ces symbolisations des rituels
d'initiation. Par plus d'un aspect, elles inaugurent quelque chose d'original
par rapport au complexe de castration. Elles introduisent un
symbolisme beaucoup plus ambigu, ambivalent voir bisexuel, que ce
que Freud n'avait voulu d'abord y voir. À la différence de la logique et
du symbolisme castratif qui ne reconnaît qu'une oppostion : un symbole
et son absence, ces rituels semblent reconnaître et inscrire deux
symboles : un symbole masculin évidemment mais aussi un symbole
féminin positif. Ces symbolisations ne peuvent être réduites à la seule
soustraction : elles sont également cration d'une ouverture, elles introduisent
une logique qui est davantage celle de la marque que celle de
la différence.
Jean Laplanche