Le concile Vatican II n'a pas seulement transfiguré le catholicisme
romain : à travers la décision conciliaire Nostra Aetate,
il a opéré une révolution complète des rapports entre judaïsme
et christianisme, dont on n'a pas encore mesuré aujourd'hui
tous les effets. Tournant résolument le dos à un antijudaïsme
qu'on aurait pu croire au coeur de la foi chrétienne, Nostra
Aetate constituait pour les juifs comme pour les chrétiens une
«bonne nouvelle» qui mit du temps à se faire entendre. Ce
document ne résolvait pas non plus tous les contentieux,
anciens comme modernes. Au cours du demi-siècle suivant,
surgirent des tensions, notamment à propos de la position du
Saint-Siège vis-à-vis d'Israël, lors de l'affaire du carmel
d'Auschwitz et d'autres encore. Mais les choses avancent...