Il ne s'agit pas dans cette étude philosophique de penser quelle pourrait être une politique humaine envers les animaux, mais de penser le politique à partir de l'animal. Cette tache implique de suspendre les connotations péjoratives qui imprègnent la pensée moderne concernant le caractère « primitif » de l'état de nature. Ce que les bêtes nous apprennent de la politique propose de revenir sur le concept de nature en développant les notions de jeu et de sympathie par lesquelles le corps animal exprime une capacité à s'abstraire de ses limites formelles et fonctionnelles. Pour Massumi, les humains et les animaux existent dans un continuum. Comprendre ce continuum tout en rendant compte des différences requiert une nouvelle logique de « l'inclusion mutuelle ». Ce faisant, ce livre questionne non seulement le thème du comportement animal, mais également celui de la pensée animale au regard des aptitudes qui définissent, dans la plupart des doctrines, le propre de l'humain : le langage et la conscience réflexive.