Ce que nous désirons le plus
« Un jour une amie meurt, et en mourant au monde elle me fait naître à moi-même. Ce qui nous unit : un livre. Son dernier roman, mon premier roman, enlacés dans un seul volume. Une si belle histoire. Cinq ans plus tard, le sol se dérobe sous mes pieds à la lecture d'un autre livre, qui brise le silence d'une famille incestueuse. Mon coeur se fige. Ces êtres que j'aimais n'étaient donc pas ceux que je croyais ? Je n'étais pas la victime de ce drame. Pourtant une douleur inconnue creusait un trou en moi. Je pensais avoir tout perdu : ma joie, mes repères, ma confiance. Je ne pouvais plus écrire.
C'était oublier les consolations profondes. La beauté du monde. Le corps en mouvement. L'élan des femmes qui écrivent : Deborah Levy, Annie Ernaux, Joan Didion... Alors s'accrocher vaille que vaille. Réinventer le désir, accueillir les métamorphoses. Un matin, l'écriture reviendra. »
C. L.