La lecture des grands poèmes lyriques de Gorter (Mai,
Pan) et des poèmes dits «socialistes» peut sembler ardue
aujourd'hui à cause de leur style singulier, de leur sonorité,
du rythme des vers, de l'usage de néologismes et des sujets de
prédilection. Par contre, la simplicité évocatrice des Vers
nous parle plus directement ; sa «modernité» et la filiation
avec la poésie d'avant-garde des années 50 est claire, que ce
soit dans l'usage de la langue, le découpage des vers, ou
encore le choix des thèmes.
C'est donc une partie de cet ensemble, peu traduit, que
nous avons eu envie de partager, ici, avec les lecteurs
français. La poésie de Herman Gorter est devenue
emblématique des Pays-Bas. Les différentes générations de
poètes après lui, et jusqu'aux poètes avant-gardistes des
années 1950, le considèrent comme l'un des premiers et
plus talentueux poètes néerlandais, celui qui ouvre la poésie
néerlandaise à la modernité.