On m'appelle Célestin, certains préfèrent Céleste. Si j'ai eu un nom de famille, c'était il y a longtemps et je l'ai oublié...
J'étais minot quand j'ai mis les pieds dans l'auberge de La Pieuvre. Les filles de joie et les mauvais garçons qui y passent leurs journées m'ont servi de famille. Eux et mam'zelle Rose...
Maintenant, j'en suis le serveur et j'en suis fier !
J'aime cet endroit et les êtres qui le fréquentent.
Je suis d'un naturel discret, un atout dans mon métier.
Comme quelques-uns qui viennent à l'auberge, j'ai un Don. D'aucuns diraient un Talent, mais ce mot en impose trop.
Mon Don, je le garde pour moi. Comprenez, si les gens savaient de quoi je suis capable, ils me fuiraient ou chercheraient à m'utiliser, surtout dans ce milieu !
Un jour, on m'a traité de « gentil », c'est vrai.
J'aime bien rendre service, enfin... pas à n'importe qui !
Mais pour ça, je suis peut-être moins doué...
C'est avec délice que nous plongeons à nouveau dans l'univers halluciné et hallucinant des Contes de la Pieuvre. Après Gustave Babel et Émile Trouveur, la troisième pierre de l'édifice construit par Gess nous emmène à la rencontre de Célestin, étrange serveur au cœur aussi pur que le mal qui l'entoure est absolu. En nous plongeant dans son monde intérieur, il fait la démonstration de l'incroyable puissance de la bande dessinée lorsque sont exploitées à plein sa spécificité, son originalité et sa munificence.