Quand ce livre a paru pour la première fois, en 1963, Louis-Ferdinand Céline n'occupait pas encore la place incontestée qui est la sienne. L'Université l'ignorait, la presse n'en parlait pas ou, s'il lui arrivait de le faire, c'était pour le vouer aux gémonies.
Pol Vandromme se gardait de substituer le jugement moral au jugement littéraire. Céline était analysé en écrivain, pour ce qu'il est devenu aujourd'hui : un rénovateur du langage au romanesque vertigineux, l'auteur le plus important, avec Proust, du XXe siècle.
Une préface inédite explique pourquoi cet essai peut reparaître après plusieurs décennies sans qu'on ait dû l'aménager : parce qu'il disait l'essentiel, parce que son analyse n'a pas pris une ride, parce que, épuisé depuis longtemps, il était recherché en vain par les amateurs. On sera sensible, comme on le fut jadis, à son exactitude, son scrupule, son brillant.
Hier, il était en avance sur ce qu'allait être la critique célinienne - à l'avant-garde, si l'on veut. Aujourd'hui, il fait figure de classique.
Pol Vandromme fut l'un des premiers à consacrer une monographie à Céline. Trente-huit ans après sa parution, cet ouvrage est réédité avec une préface inédite, ainsi qu'une chronologie biographique et une bibliographie entièrement mise à jour.