En feuilletant ce recueil, vous devinez qu'il raconte l'histoire détonante de l'invention des plus fameux cocktails. Il raconte aussi qu'un homme-taupe a creusé des galeries sous sa maison, jusqu'à effondrement ; qu'un couple est parqué dans une simulation informatique, observé par vous. Vous y trouvez également des fous, qui prêchent l'apocalypse dans les tunnels du métro. Vous apercevez surtout des fantômes vrais ou faux, une bande de bluesmen, un film légendaire et disparu, une termitière. Cervantès qui brûle. De la bruyère en fleur. Des comptoirs, des bars, des zincs. La moitié d'un pianiste.
Et la pluie.
Impossible de dénombrer les lieux, les personnages ou les idées contenus dans ces pages. On sait qu'on y croise pêle-mêle J. L. Borges, Nina Simone, Stéphane Mallarmé ou Hildegarde de Bingen... Mais où finira la liste ? Livre-objet inclassable, en invention perpétuelle, il est aussi l'aboutissement d'un défi : écrire une nouvelle par mois, tous les mois, pendant dix ans.
Cent vingt nouvelles, dont une cinquantaine en collaboration sous forme de polar, de cauchemar, de saloon ou de site en HTML.
Léo Henry brille dans l'organisation du désordre. Inépuisable d'inventivité et de poésie, il change de genre comme de style, s'essaie à tout, se dépayse. Un fabuleux kaléidoscope de papier.