Shanghai, 1980. Après la Révolution culturelle, la tante Liu a exigé d'être enterrée selon les rites séculaires. Ces obsèques cocasses et poétiques défient le pouvoir et bouleversent à jamais l'existence de Wang le Jeune, alors enfant. Fils zélé d'un médecin fonctionnaire, puis étudiant studieux aux Beaux-Arts, peintre officiel au musée de Shanghai, manifestant rebelle en juin 1989, discret exilé politique aux confins de la Mongolie, Wang vivra toujours dans le respect apparent des formes, en Chinois ordinaire. Mais c'est à travers sa sensibilité singulière, intimement subversive, que tous apparaissent : le vieux Zhu, qui se joue comiquement des absurdes mots d'ordre du régime ; Zhang, le peintre génial ; une jeune femme aimée ; le soldat Li : et l'extravagant colporteur M. Wu. avec qui Wang revient à Shanghai.
Mais c'est Shanghai qui est sans doute le personnage principal du roman. Nadine Laporte en révèle ici cent visages, beaux, monstrueux, ou ruinés, ou comme surgis d'un rêve.