Ces parages où la vie s'impatiente est le troisième volume après L'Ouvrage de l'insomnie et Toutes les vertus du désert des fragments que j'aime à nommer mes taillis et que je serre dans Le Grand Fragment. Ils sont mes instants. Écho à ces lignes de Gaston Bachelard : « Ce qu'il peut y avoir de permanent dans l'être est l'expression, non d'une cause immobile et constante, mais d'une juxtaposition de résultats fuyants et incessants, dont chacun a sa base solitaire, et dont la ligature, qui n'est qu'une habitude, compose un individu. » On me demanderait ce que contiennent ces pages, je pourrais dire sans mentir l'avoir oublié et pourtant savoir qu'en chaque fragment, en son jet, une intuition médite les circonstances possibles d'un trajet, dire que chaque fragment m'offre une oasis loin de l'orgueil d'accéder. Que contiennent ces pages ? une matière. Une matière qu'il ne m'appartient pas d'imputer à l'Art, une matière à laquelle mon nom n'ajoute rien, ne soustrait rien, une matière qui est et, comme telle, appartient à qui l'envisage. L'oeuvre ici, si oeuvre il y a, est ondulatoire, elle échappe à la critique pressée.