«1er août. Ordre de mobilisation générale ! Tout est donc fini et la France va jouer
son grand jeu. Quelle journée, que de halètements, jusqu'à ce que l'affiche paraisse
[...] je n'en pouvais détacher mes yeux, tout ceci est si net, si formel, si inéluctable,
si impérieux !» consigne Félix Vallotton en 1914 dans son Journal.
L'artiste, qui ne put prendre part à la Grande Guerre en raison de son âge, publie
en 1916, à compte d'auteur, six gravures sur bois, instantanés d'un conflit qu'il ne
connaît alors que par la presse, les films d'actualités et quelques témoignages.
C'est la Guerre ! traduit admirablement la colère et la révolte de Vallotton face à un
événement inique et insupportable.
En 1917, à l'initiative du secrétariat aux Beaux-Arts et du ministère des Armées,
Vallotton se porte volontaire pour se rendre sur le théâtre des opérations, en naîtront
une dizaine de tableaux mais aussi des convictions : la représentation de la guerre
ne peut résulter que de la méditation et «l'idée de la guerre est une idée intérieure».