Poésie, crucifixion, révolution, ce curieux rapprochement est-il indice, chez Chagall, d'un certain désir de réannexer la fabuleuse figure du « crucifié » honni par Nietzsche à quelque chose d'universel avec autant d'actualité que de vitalité ?
En Sardaigne, naguère, j'ai assisté à un débat d'improvisation poétique entre des bergers un peu bandits sur le point de savoir quelle était l'arme la plus efficace d'entre la croix, l'épée et la plume de l'écrivain... Il eût fallu, pensé-je maintenant, ajouter une quatrième arme, le pinceau du peintre Chagall.