Si la vie est comme un roman, à quoi ressemble ce roman ? De quoi se compose-t-il ?

Chambre d’amis, plutôt que de partir d’un modèle cinématographique — histoire se rapportant à un héros, ayant un début, un milieu et une fin —, trouve son point de départ dans un modèle photographique — instantanés d’individus saisis au présent d’une réalité où ils se sentent souvent perdus et à laquelle ils s’efforcent de donner un sens.

Hommage à la photographie — et à ses grands artisans contemporains, Raymonde April, Diane Arbus, Robert Mapplethorpe, Duane Michaels, etc. —, ce roman se lit « comme un album », composé de trente-six portraits d’une dizaine de personnages, croqués par l’appareil-photo à différents moments de leurs histoires personnelles.

Hommage à l’écriture aussi, puisque Chambre d’amis accompagne chaque photo de son album de la légende qu’il faut pour que la vie qu’elle prend sur le vif ne soit pas vécue en vain, par la composition d’un roman qui en rassemble et en préserve les récits.

Mais Chambre d’amis se veut surtout un hommage à l’art et à l’artiste qu’il y a en chacun de nous. Car si la vie est un roman, à quoi ressemble ce roman, sinon à chacun de nous en train de s’efforcer de ne pas laisser notre monde voler en morceaux par l’exercice continuel de sa mémoire ? C’est ainsi qu’on peut dire qu’il existe encore aujourd’hui un art de vivre, et que chacun à sa manière, par l’album qu’il se compose comme s’il s’agissait d’un roman, est un artiste.

Voici un étonnant premier roman, qui reprend à son compte la célèbre formule de Dostoïevski « L’art sauvera le monde », et se donne les moyens de nous montrer comment il peut encore y arriver.

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