Avot, traité des « pères » ou des « principes », est le dernier de l'ordre Neziqin (« Des dommages »), et le quatrième des six que compte la Michna, première composante du Talmud.
Pourtant, ce n'est pas un traité comme les autres : il expose non des lois mais les sentences des premiers maîtres de la tradition juive orale, depuis les hommes du Grand Synode, héritiers des prophètes, jusqu'aux maîtres de la Michna. Sa portée n'est pas législatrice ni régulatrice mais réformatrice. Avot n'est pas un code et l'on n'y trouve ni ordonnances ni injonctions, mais des exhortations. Aucune n'induit à l'obéissance; toutes invitent à la prudence. Sentences qui, pour n'être pas vaines, obligent à la réflexion, au lieu qu'il suffit aux lois, pour n'être pas vaines, d'obliger à l'action. Dépassement du légalisme par la morale, non seulement naturelle mais, plus encore peut-être, intime, invisible, inappréciable.
Notre texte original est celui du manuscrit Kaufmann. On y joint les variantes significatives des autres manuscrits et de l'éditio princeps, reproduite dans l'édition Vilna. Pour les commentaires, nous avons choisi de traduire intégralement les quatre plus consultés, ceux de Rachi (et pseudo-Rachi), Maïmonide, Ovadia di Bertinoro (XVe siècle) et Israël Lipschitz (XIXe siècle).