Dès la terrible défaite de l'armée française en juin 1940, Charles Mangold,
fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, militant politique engagé,
quitte l'Alsace pour rallier Périgueux.
Son passé de patriote alsacien, ses blessures reçues aux combats
de la Première Guerre mondiale sous les plis du drapeau français tant
aux Dardanelles qu'à Verdun, sa parfaite connaissance de l'impérialisme
germanique, son cheminement entre les deux guerres au sein de la SFIO
avec ceux qui alertaient déjà sur le danger national-socialiste, font de Charles
Mangold un homme sans illusion sur la politique étrangère de l'Allemagne.
En octobre 1942, en lien avec l'implantation en Dordogne du mouvement
Combat, il intègre la Résistance et va rapidement tenir un rôle de premier plan
au sein de l'Armée secrète. Il en sera successivement le chef à Périgueux
de janvier à juillet 1943, puis de la très large zone de Dordogne-Centre
jusqu'en août 1944. Créateur du corps franc Roland qui se distinguera lors
des combats de la libération de Périgueux, il est finalement arrêté le 7 août et
sera fusillé le 12 août suivant, au cours du «dernier quart d'heure», soit douze
jours avant le départ définitif des nazis de Périgueux.
En reconnaissance de l'action héroïque menée par Charles Mangold
au nom du combat pour la liberté, les valeurs incarnées par la République,
l'Alsace, son pays natal, à travers ses hauts faits de guerre au sein de l'Armée
secrète en Dordogne, le conseil municipal de Strasbourg a déclaré en 2011 la
tombe de Charles Mangold, «tombe d'honneur de la Ville de Strasbourg».
Ce livre rend un hommage appuyé à l'un des plus grands résistants
alsaciens.