«Je ne suis nullement l'intellectuel qui descend et condescend au peuple. Je suis peuple.» En ces termes d'une orgueilleuse modestie, Péguy situe exactement ses origines d'où lui vinrent, pour une large part, son originalité et sa force...
Péguy a disparu, mais son œuvre demeure, plus vivante, plus puissante qu'elle ne fut jamais.
Il tomba, face à l'ennemi, en entraînant sa section contre l'Allemand qu'avant de mourir il eut la joie suprême de voir reculer. Il repose dans la grande plaine, sous une petite croix de bois où sont inscrits ces seuls mots: «Charles Péguy»; sa tombe est pressée au milieu des tombes des officiers, sous-officiers et soldats tombés en même temps que lui. Il repose comme il vécut: côte à côte avec ses camarades de combat qu'il excitait de ses exhortations et de son exemple.
Péguy voulait la grandeur : elle est venue vers lui, dans le feu, sur le champ de bataille le plus illustre de l’histoire. Il voulait être un héros : il le fut et il dort à Marathon. Il ne rêvait que d’être grand : il l’est.