Monté sur le trône en 1824 à la mort de son frère Louis XVIII,
Charles X appartenait à un autre siècle. En se faisant sacrer en 1825,
il voulut rétablir une monarchie absolue fondée sur le droit divin,
l'Eglise et l'aristocratie foncière, alors que s'affirmaient face à lui la
bourgeoisie libérale, la presse et le régime parlementaire. Survint
la révolution de 1830 qui lui fut fatale.
L'ouvrage, qui embrasse l'ensemble de sa vie - le prince, l'émigré, le roi,
le proscrit -, éclaire les facettes de ce personnage qui n'était pas appelé
à régner et donne toute leur place aux recherches les plus récentes.
Il montre comment ce frère de Louis XVI a compris la Révolution,
interprété la Charte octroyée par son devancier, s'est engagé avec
fougue en plein romantisme au service de la chrétienté, renouant
avec le succès, après son aïeul Saint Louis, lors des expéditions
en Grèce et à Alger.
Si Charles X a fait des erreurs incontestables, notamment chercher
à ressusciter un monde et un système de pouvoir que la Révolution
et Napoléon à sa suite avaient abolis, il s'est passionné pour les
problèmes du temps et a tenté de les résoudre : faut-il limiter la liberté
d'expression ? Quels doivent être les rapports entre l'Eglise et l'Etat ?
Quel est le rôle de la France en Europe et dans le monde ?
Roi mal-aimé d'une période oubliée - celle de la Restauration -,
Charles X, «chevalier troubadour», grand mécène, sur redonner à la
France tout son lustre. Son règne fut une période d'intense activité
intellectuelle et a paradoxalement esquissé les premières formes de
la France d'aujourd'hui.