Aux États-Unis, elle est considérée comme l'équivalent
d'un Primo Levi. En France, son oeuvre littéraire et
théâtrale est lue et jouée depuis quarante ans. Mais qui
connaît réellement Charlotte Delbo, morte en 1985 ? Pour
la première fois, une biographie rend hommage à cette
femme d'exception.
Secrétaire de Louis Jouvet, résistante communiste, elle
est arrêtée en 1942 par la police française en compagnie de
son mari, Georges Dudach, fusillé quelques mois plus tard.
Elle a 28 ans et lui dit adieu dans une cellule de la prison
de la Santé. Ce qui l'attend, elle, c'est la déportation : elle
fait partie du convoi du 24 janvier 1943, le seul convoi de
femmes politiques à avoir jamais été envoyé à Auschwitz.
Sur les 230 déportées, seules 49 reviennent, après 27 mois
de captivité. Charlotte Delbo se jure alors d'ètre celle qui
témoignera de l'incroyable sororité qui les a unies et leur
a permis de survivre. Dans toute son oeuvre - en prose ou
en vers -, elle dit et célèbre le courage de ces femmes.
Militante passionnée des droits de l'homme, elle ne cessera
plus de combattre les injustices et de mettre sa plume au
service des plus faibles.
Charlotte Delbo, une conscience dans le siècle.