Jamais dans leur histoire, les Français ne bousculèrent autant leurs représentants qu'au XIXe siècle. Gagnés par les garanties de la déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et celles du Code Civil, ils ne cessèrent de s'enflammer pour la patrie, la liberté et le progrès.
Les gouvernants, quels qu'ils fussent, en furent conscients et tentèrent d'imprimer à l'administration locale, qu'ils voulaient soumise mais non figée, les évolutions nécessaires à cette société en perpétuel mouvement.
Des régimes qui se succédèrent entre 1848 et 1878, il ne reste à Chatou qu'une hallebarde, quelques noms de rue, des tombes héroïques et discrètes, minces témoignages d'une époque aussi autoritaire qu'éclairée, aussi moderne que sanglante.
La mémoire de ce village en mutation, que l'on ne nommait pas encore « la ville des Impressionnistes » mais qui acquit alors ses frontières définitives, méritait d'être explorée.