On se garde d'importuner un homme en train de manger, comme on s'abstient de déranger un empereur.
Ce dicton dit toute l'importance qu'attachent les Chinois au fait de se nourrir : une passion chaque jour renouvelée dans une sorte de dévotion et toujours dans la bonne humeur.
Nicolas Jolivot croque à coeur joie ce spectacle permanent. Des métropoles côtières jusqu'au Yunnan profond, il approche ceux qui cuisinent, vendent ou servent la nourriture, et tous ceux qui la mangent.
Au fil des pages, le lecteur découvre des personnages qui, dévoreurs ou cordons-bleus, seuls ou en banquet, sont unis par ce même lien qu'est le plaisir de manger. À sa manière l'auteur est sociologue et son regard nous éclaire sur les réalités organisatrices de la société chinoise. Car incontestablement, en Chine, c'est aussi en mangeant qu'on fait société.