Chronique rimée de Livonie
En juillet 2013 s'est éteinte au Canada la dernière locutrice native de la langue live, une femme centenaire. C'est cette même langue que les premiers marchands venus des pays allemands durent entendre lorsqu'ils débarquèrent à l'embouchure de la Dvina, dans les dernières années du XIIe siècle. Alors que Saladin semait la désolation dans les États croisés du Proche-Orient, la région, qui n'avait pas encore pris le nom de Livonie, était en passe de devenir le théâtre d'une croisade d'un nouveau genre. Il fallut près d'un siècle aux nouveaux venus pour réduire la résistance des différents peuples païens qui l'habitaient, tout en tenant en respect les princes de la Rus' et, sur le flanc sud, des Lituaniens de plus en plus entreprenants.
Composée en moyen haut-allemand à la fin du XIIIe siècle, la Chronique rimée de Livonie anonyme raconte le temps de la conquête alors que celle-ci semble toucher à sa fin. Elle est écrite pour la plus grande gloire de ceux qui s'en arrogèrent le mérite presque exclusif - les chevaliers Porte-Glaive et leurs successeurs, les frères de l'ordre Teutonique. D'un grand intérêt tant historique que littéraire, ce texte méconnu fait ici l'objet d'une traduction française intégrale pour la toute première fois.