Une petite Genevoise pour qui l'allemand est comme une seconde langue maternelle, une adolescente fascinée par les films de Leni Riefenstahl, une jeune fille qui se lie avec des étudiants allemands à la veille de la guerre... Puis dès 1950 et durant trois décennies, le rejet d'un pays qu'on a envie d'oublier, d'enfouir dans le passé avec les illusions perdues. Enfin, une redécouverte lente, progressive, un effort d'élucidation, de réconciliation.
C'est à Berlin, en février 1996, dans une ville en pleine mutation, qu'Yvette Z'Graggen a senti que l'histoire qui existait depuis si longtemps entre elle et le monde germanique devait être racontée. Elle a inséré dans ce récit de larges extraits d'une soixantaine de lettres qu'un ami de la Ruhr lui écrivit entre 1939 et 1949 et qui sont un témoignage saisissant sur la vie d'une famille allemande pendant ces années terribles. Elle a résumé aussi les renseignements précieux qu'elle a obtenus sur la Résistance allemande qui mobilisa plusieurs milliers d'hommes et de femmes prêts à faire le sacrifice de leur vie.
Un livre intense, courageux, que l'on peut considérer comme le complément autobiographique du roman Matthias Berg, avec le même souci de dépasser les idées préconçues.