C'est en 1946, dans un film d'Orson Welles, qu'apparaissent pour la première fois dans le cinéma commercial des images de la barbarie concentrationnaire nazie.
Il faudra attendre Shoah de Claude Lanzmann, en 1985, pour que se fasse jour une nouvelle façon d'user de la caméra comme de l'instrument même de la prise de parole.
A travers une suite d'essais comparatifs dont le champ va s'étendant aux autres arts, à commencer par la peinture, Hubert Damisch s'emploie à montrer comment le cinéma ne sera enfin devenu parlant qu'en passant par ce qui prend ici le nom de "montage du désastre".
Mais comment parler de montage, comment parler d'"images", là où l'excès, le débord du réel sur toute visée représentative ou documentaire est à ce point abyssal?
Hubert Damisch a enseigné pendant trente ans à l'Ecole des hautes études en sciences sociales. En 1997, il a publié dans la même collection Un Souvenir d'enfance de Piero della Francesca.