Ce livre dessine d'abord les contours d'une esthétique cristallographique du cinéma à partir des films et de théories du cristal venues de divers horizons scientifiques, exacts ou humains. Ce moment se prolonge vers une manière spéciale d'envisager les images en général, l'éconologie, rendue possible par la pensée cinématographique et régie par trois critères. En premier lieu, les images sont des formes de vie non organique. Conséquemment, elles entretiennent entre elles et avec leur environnement des relations mutualistes. Elles ne sont pas des choses mais des relations ne se limitant pas à la corrélation hommes-images. Si nous ne pouvons pas connaître leurs faces cachées, nous pouvons malgré tout les penser, d'autant que les images nous viennent toujours avec leur part inaccessible. Enfin, les images exigent une science des liens nécessitant d'acclimater - entre autres - des théories de la biologie, de l'écologie, de l'ontologie ou de l'anthropologie. Cette science porte le nom de nexialisme et revendique sa parenté avec la science-fiction.
« Le film est un réseau cristallin d'images dont un plan, présent ou seulement virtuel, constitue la maille matricielle, ou plan-maille : l'une des tâches primordiales de l'analyse esthétique, qui suffit à en assurer la nécessité, consiste à l'identifier. Symétriquement, tout le film est contenu virtuellement dans chaque plan. En cinéma, monter ne consiste pas à agréger des images extérieurement les unes aux autres mais à associer telles ou telles images de telle sorte que le tout soit donné en chacune à chaque instant. »