Le poète, romancier et essayiste coréen YI Sang, né à Séoul en 1910 et mort à Tokyo en 1937, a joué un rôle éminent dans l'ouverture de son pays à la modernité.
En rupture avec le lyrisme traditionnel, ouvert à la littérature occidentale, constamment en recherche de voies nouvelles, il fut victime de l'incompréhension de ses premiers lecteurs. Mais ce poète maudit est, de nos jours, reconnu comme un écrivain majeur en Corée et étudié avec passion pour pénétrer les secrets de sa pensée et de son art énigmatique.
En introduisant le «moi» dans son oeuvre, YI Sang ne heurte pas seulement de front une civilisation qui l'ignorait, mais il met tout homme devant les questions existentielles.
Comment exprimer la force de ces idées neuves? Les poèmes de YI Sang sont des «créations expérimentales» pour interpeller vivement le lecteur. Son écriture innovante a puisé dans la richesse de sa culture à la fois scientifique, artistique et littéraire et dans l'étrangeté douloureuse de sa vie. Aussi son oeuvre a-t-elle marqué un tournant, faisant de lui "le pivot de l'esthétique coréenne".
Ce livre présente 50 poèmes et la nouvelle Les Ailes traduits, annotés et commentés par Madame Kim Bona, Maître de Conférences à la Section d'Etudes Coréennes de l'Université Michel de Montaigne, Bordeaux III, qui n'a cessé d'enrichir sa connaissance de YI Sang depuis la thèse qu'elle lui a consacrée en 1982.