La loi américaine sur l'immigration de 1965 a déclenché une
dynamique migratoire fondée sur le talent et la famille. Les flux
des étudiants entre le monde chinois et les États-Unis mettent en
évidence l'enjeu que représente la formation de l'intelligence
dans le contexte de l'économie mondialisée à l'aube du XXIe
siècle. La fuite des cerveaux, «brain drain», vers les États-Unis
et le retour des talents «brain gain» vers le monde chinois, constituent
un processus aux avantages réciproques, encouragé par
les dirigeants américains et chinois, selon une logique
économique d'«archipels» technopolitains, qui prévaut à
l'«âge relationnel».
À l'apport scientifique de la nouvelle vague d'immigration
chinoise s'ajoute l'esprit d'entreprise que favorisent ses réseaux
professionnels et sociaux aussi bien en Asie qu'aux États-Unis.
Un tiers des entreprises de la Silicon Valley était d'origine
indienne ou chinoise en 2005. La Californie du Nord séduit les
immigrants chinois par son réseau d'universités, sa culture de
l'innovation, ses incubateurs de «jeunes pousses», sa recherche
inlassable de marchés sur les pourtours du Pacifique et le fait
que plus de la moitié des familles sino-américaines vivent sur la
côte Ouest.
La logique du concept de «Chine culturelle» favorise une
identité diasporique, celle de l'américanisation tend vers
l'assimilation.