Athènes est-elle une démocratie en raison de ses pratiques documentaires ou bien faut-il considérer que les Athéniens connaissaient une forte alphabétisation parce qu'ils vivaient dans une cité démocratique ? Certains historiens n'ont pas hésité à s'inscrire dans un raisonnement déterministe, associant ce régime politique à l'importance du recours à l'écriture. Tout en rejetant cette approche, ce livre considère l'introduction d'un mode de communication dans une société comme une possibilité nouvelle offerte à cette dernière. Il précise d'abord les aspects quantitatifs et qualitatifs de l'alphabétisation athénienne. Il établit ensuite le rôle de la conservation des documents dans l'administration de la cité, en décrivant le fonctionnement des archives civiques et officielles et leur utilité politique. Il détaille enfin l'utilisation des documents écrits en tenant compte des différents supports et propose une histoire de la communication écrite.
À Athènes, le fin lettré coexiste avec le citoyen incapable d'écrire son nom et avec des scripteurs plus ou moins maladroits. Mais l'ensemble de la société est confronté quotidiennement à l'écriture. Il est donc vain de partir à la recherche d'une civilisation orale ou d'une civilisation écrite athénienne au cours de la période classique, tout autant que de tenter d'y situer la transition de l'une à l'autre. La cité, comprise aussi bien comme une entité politique que comme une somme d'individualités, ne saurait exister sans ses écritures affichées, ses documents divers et ses archives.