Être partout sans être enfermé nulle part, telle pourrait être la
devise de Stéphane Hessel. Homme d'engagement et de culture,
ce grand résistant devenu ambassadeur de France est avant tout
un citoyen du monde.
Entré dans la carrière diplomatique après la Seconde Guerre
mondiale, il fut un des pionniers de l'ONU et de la Déclaration
universelle des droits de l'homme, dont on célèbre en 2008 le
60e anniversaire.
Né à Berlin en 1917, fils de l'écrivain Franz Hessel et de
Helen Grund - le couple anticonformiste immortalisé par le film
Jules et Jim -, il a été de tous les combats du XXe siècle : le Front
populaire, la France libre, la décolonisation, le tiers-mondisme, le
mendésisme, avec pour boussole un humanisme exigeant et une
conscience européenne chevillée au corps.
À quatre-vingt-dix ans, Stéphane Hessel reste un militant
prompt à se mobiliser pour défendre la cause des sans-papiers,
celle des peuples de Palestine et de Birmanie, ou pour lancer, aux
côtés de Michel Rocard et d'Edgar Morin, un «Collegium international»
visant à définir une nouvelle éthique universelle de
civilisation.
La destinée de ce juste est aussi l'une des plus romanesques
qui soient.