La démocratie française, fière de sa fondation par une «Déclaration des droits de l'homme et du citoyen», n'a eu de cesse, au long de son histoire -, notamment coloniale -, de manquer à sa parole et de soigneusement distinguer les deux: l'homme, le citoyen. Au prétexte que la citoyenneté procurerait, ou exigerait, une élévation et une grandeur, dont seuls les Français seraient les détenteurs.
Or la citoyenneté ne peut être démocratique que si elle trouve son appui et sa régulation dans la croyance que l'identité des hommes réside dans la possession partagée de la raison et du langage, et non dans leur appartenance à une partie spécifiée du genre humain.
Dans cette ample réflexion, Dominique Colas montre les impasses historiques de la conception française de la citoyenneté, et par là il réfléchit aux limites effectives de la démocratie républicaine.