Dix ans après la loi 2002-2, qui rénove l'action sociale et médico-sociale, la clinique institutionnelle - avec des enfants et des adolescents autistes ou avec ceux, manifestant des troubles du comportement, qui sont accueillis en ITEP (instituts thérapeutiques, éducatifs et thérapeutiques) - est dans la tourmente.
L'évolution législative et réglementaire privilégie des approches s'appuyant sur des méthodes de conditionnement, de dressage ou de gardiennage et des mesures quantitatives au détriment des démarches cliniques issues de la psychanalyse, des pédagogies et des thérapeutiques institutionnelles. Les personnels attachés à la dimension des soins constatent pourtant les bénéfices que ceux-ci apportent aux personnes qu'ils accompagnent sur les plans pédagogique, éducatif, rééducatif, psychologique, psychothérapeutique et psychiatrique, et souffrent de voir leur travail dévalorisé.
Comment aujourd'hui travailler institutionnellement avec les outils de l'éducation spécialisée, auprès d'enfants et d'adolescents autistes et/ou manifestant des troubles du comportement alors que l'évolution législative et la pression des lobbies associatifs imposent leurs contraintes ? L'auteur soutient qu'il subsiste des interstices qui ouvrent des possibilités de faire fonctionner de façon institutionnelle une organisation des soins qui soit bientraitante à l'égard des enfants et des adolescents présentant des troubles psychiques.