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Il doit y avoir des gens qui ne peuvent pas supporter les désordres de l’Histoire. Ils en meurent lentement, comme on peut mourir d’un cancer. Nous avons tous connu, au cours de notre existence, un aîné ou un compagnon de jeunesse dont les événements ont défiguré la vie. Ce fut le cas de Jean-Manuel. Il semblait promis au plus grand destin, avant 1914, alors qu’il était encore un jeune homme. Celui qui raconte cette histoire est initié par lui aux passions de la connaissance, à l’amour des choses de l’esprit. Cette amitié est interrompue par la guerre. L’enfant continue ses études. L’aîné passe quatre années au front. La paix revenue, l’adolescent ne retrouve plus cet ami bienveillant qui lui servait de modèle, mais un personnage inconnu dont le ressort intérieur semble avoir été cassé. Jean-Manuel renonce à la brillante carrière qui allait s’ouvrir devant lui. Il ne sera rien de ce qu’il aurait pu être : ni écrivain, ni professeur d’université, ni député, ni ministre. A travers toute une série d’extravagances, à la fois burlesques et funèbres, halluciné par l’alcool qui devient pour lui le balai de la sorcière, ce mutilé du destin se fera le juge du monde, dans sa chaire magistrale qui n’est qu’un guéridon de café. Tour à tour ironique ou véhément, sarcastique ou fou furieux, fouetté par le rouge ou par la blanche, il composera comme une encyclopédie des laideurs et des misères de notre époque. Proie offerte à tous les vices, il roulera dans tous les ruisseaux jusqu’au moment où, à bout de souffle, il sera frôlé par la mort, mais ressortira de la clinique désintoxiqué et guéri de ses délires. Il connaîtra alors quelques mois de rémission, un intermède champêtre, jusqu’au jour de la déclaration de guerre, en septembre 1939. Ce jour-là, il sera définitivement vaincu par l’Histoire et retournera à ses vices, à son abjection et à sa folie. La solitude de la province rendra son désespoir plus profond. Mais sa chute se transformera en ascèse et, comme il le dira lui-même, aux temps des lâchetés, des compromissions et des violences, il sera « ailleurs, ailleurs... autre part, si vous préférez ».