En 1958, Otto Dix rédige deux leçons de peinture pour la Washington
School of Art, école d'art par correspondance autrefois basée à New York
et aujourd'hui oubliée.
Dans ces documents, publiés pour la première fois dans une traduction
française, l'artiste expose des principes de peinture et de composition
révélateurs de ses conceptions personnelles du travail pictural. Il y détaille
aussi les principales étapes d'une technique qui a contribué au succès de ses
oeuvres dans les années vingt. Cette précieuse source d'information pour
les conservateurs et les restaurateurs a légitimement retenu leur attention ;
elle est aussi, pour les historiens d'art, un objet d'interprétation.
Dans un texte de présentation où elle explicite la genèse et le contexte d'un
épisode pour le moins surprenant au regard de la place aujourd'hui occupée
par Otto Dix dans l'histoire de l'art du XXe siècle, Catherine Wermester
s'attarde sur les implications des choix techniques de l'artiste et sur leur
réception par la critique. Elle revient sur les principales étapes du parcours
de l'artiste, de son succès à l'époque de la République de Weimar jusqu'aux
difficultés qu'il rencontre, à la fin des années cinquante, pour poursuivre une
carrière brutalement interrompue par le nazisme.