Dans ce livre-testament, Imanishi appelle - contre les sciences occidentales - à l'émergence d'une véritable science naturelle, qui rende justice à la vie concrète des êtres vivants et à leur créativité.
« Écosystèmes », « populations », « communautés »... : les notions fondamentales de l'écologie décrivent mal, selon lui, la réalité de la vie sur Terre. À la fin de sa vie, ce pionnier mondial rompt avec ce qu'est devenue l'écologie scientifique - et esquisse les principes d'une autre science, basée sur le terrain et l'intuition, qui appréhende la nature de l'intérieur.
Par sa « sociologie du vivant », il a élevé le rang des animaux en montrant leur qualité de sujet et leur créativité. Par-delà le morcellement croissant des sciences, il forge ici de nouvelles notions - dialoguant avec Charles Darwin, Arthur Tansley, Eugene Odum, Carl Gustav Jung, Lao Tseu et d'autres encore.
Il avance notamment l'idée de la « protoidentité » : un sentiment de soi et de son lieu, un « je sens donc je suis » qui nous intègre à tous les vivants.
« Je dis 'je sens, donc je suis'. Comme ça, on inclut les animaux. La personne qui dit 'je pense, donc je suis' est toute seule. Même si ce n'est pas de l'autisme, cette personne s'aliène de toute société. En revanche, dire 'je sens, donc je suis' ouvre un monde, et cela inclut toutes sortes de choses. »