
On l'a oublié – ou plus exactement cela n'entre pas dans les cadres de la réflexion institutionnelle sur la littérature –, la question centrale qui mobilisa une part des écrivains du XIXe siècle fut double : comment apaiser le climat social ? Comment sortir le peuple d’une culture de la violence ? De 1802, publication du Génie du Christianisme par Chateaubriand, à 1901, publication de Travail par Zola, une même préoccupation fait naître les personnages et se mouvoir les intrigues romanesques, structure les récits et alimente les dialogues : le peuple peut-il retrouver une cohésion harmonieuse avec les possédants ? Les régimes (Tocqueville, Constant, Hugo), les institutions (Michelet, Lamartine, Lamennais, Sand), la culture commune (Barruel, Maistre, Chateaubriand, Staël), l’héritage impérial (Vigny, Musset), les modèles économiques (Proudhon, Reybaud, Fourier), les différences raciales (Taine, Gobineau, Sue, Renan) sont tour à tour envisagés comme sources du problème, tout comme solutions. Les origines de la révolte, comme la légitimité de la violence, opposent les auteurs.
Faut-il s’en remettre au peuple (et d’ailleurs, qu’est-ce que le peuple ?) pour guider le destin de la France ?
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