Pour comprendre ce qu'est la communication, il faut en analyser les
formes et les niveaux, car le niveau du vivant a vraisemblablement été
précédé et rendu possible par un fait capital : l'existence de communications
dans la nature sauvage et dans le non-vivant. Or, la communication
est essentiellement liée à l'individuation : elle dépend de façon décisive,
non de l'émetteur de l'information (selon la théorie de l'information
classique), mais du récepteur : il faut que le récepteur soit un système non
fermé en état d'équilibre métastable, c'est-à-dire dans lequel une information
incidente soit susceptible d'être amplifiée ou modulée, y compris
sous l'effet du hasard.
À la suite de son Cours sur la communication, les autres textes
apportent des éclairages décisifs sur la façon dont, sans confusion ni
réductionnisme, Gilbert Simondon unit les points de vue épistémologique,
ontologique, technologique et psychologique, selon sa thématique
centrale de l'individuation, afin de comprendre un type d'action
au coeur des sociétés contemporaines.