A partir du XVIe siècle des Européens visitent les autres continents et parfois s'y installent. Ils produisent des récits de voyage pour un large public. Dorénavant il faut admettre que l'humanité adore Dieu (ou les dieux) de multiples manières. Il a fallu un siècle et demi pour se faire à une nouvelle idée : il y a plusieurs religions. Le christianisme entra dès lors dans un champ où il côtoyait des voisins, avec lesquels il put être comparé.
Un énorme effort de connaissance a entrepris de recueillir des données fiables sur tout ce qu'il y avait à voir sur les continents et à lire dans les documents laissés par l'histoire, puis de chercher à rendre compte de cette diversité. Les savants français ont ouvert quelques voies caractéristiques, faisant un apport distinct de celui de leurs voisins allemands et britanniques. C'est ce que cet ouvrage s'attache à démontrer. Il complète un ouvrage précédent, L'Emergence des sciences religieuses. La Monarchie de Juillet : un moment fondateur (l'Harmattan, 1999) en offrant cinq chapitres qui font connaître les travaux historiques portant sur le christianisme et les religions qui ont été accomplis par la génération précédant celle de 1830, et un autre qui examine les circonstances qui ont présidé à l'institutionnalisation des sciences religieuses aux débuts de la Troisième République.
L'introduction et la conclusion rassemblent des réflexions sur l'épistémologie qui préside à la constitution de la religion comme champ de recherche et précisent dans quelles conditions le comparatisme est apte à favoriser le progrès dans les connaissances.