D'abord il y a du noir. Des plaques de cuivre que Nélida Medina
gratte. C'est tout en dedans qu'elle gratte. Ça raye et ça blanchit, produit
de l'écume. Ça bave un peu.
Ensuite on dresse l'inventaire des lingeries. Les flanelles affleurent,
les résilles affolent. On découd les ourlets. Les peaux se cherchent, se
frôlent. Les mécaniques s'emboîtent. Mais quelles mécaniques ? Quelles
machines somptueuses et rutilantes, ferraillant dans la langue obscure ?
En dialogue avec les estampes et leur lait sombre, Philippe Longchamp
psalmodie un long poème-labyrinthe, sorte de litanie joueuse qui invite
le lecteur à se perdre dans les dédales du langage et à visiter les dessous
- de la chair, de l'âme.