Les personnages qui habitent les récits [de Jacques Josse] sont des ombres chinoises. Le narrateur ne décline aucun des ressorts psychologiques ou des intrigues exotiques qui font une littérature de tête de gondole. Ces habitants-là cheminent au fil des pages, se donnent de profil dans la bruine, la brume, sous l'énervement des vents d'ouest et dans le grondement de la mer proche. Une rudesse, quelque chose de désert, d'abandonné les accompagnent. (...) Les disparus, les morts sont chaque jour en fraternité avec les vivants. C'est le pays légendaire qui l'impose. Les mythes sont une mémoire qu'il convient d'entretenir. La mémoire courte et la longue, celle des temps révolus, s'emmêlent.