«Je connais presque toutes les prisons de notre beau pays.
En janvier 1977, Philippe, mon mari, a été condamné à
perpétuité. Il n'avait ni tué ni violé. Je ne l'aurais pas supporté.
Il avait commis un hold-up exceptionnel. L'un des premiers
braquages avec prise d'otages. Il a pris perpète. Pour
l'exemple. Depuis, il a tout connu de l'enfer carcéral :
l'isolement, le mitard, l'internement en psychiatrie, les
brimades, l'humiliation, les grèves de la faim, les émeutes,
les évasions aussi... J'ai essayé de tout partager avec lui. Par
amour. Notre vie de couple ? Ce sont des milliers de lettres,
des centaines de parloirs, quelques mois de liberté ensemble
et... notre fils bien sûr. Je ne me plains pas. Cette vie, je l'ai
choisie, il y a trente ans. Pour le meilleur et pour le pire.»