Une décennie après la vague de violence amorcée par l'arrestation
d'Abdullah Öcalan, chef du PKK (Parti du Kurdistan de Turquie),
la question kurde fait de nouveau parler d'elle, dans un contexte
régional particulièrement troublé.
Le conflit ouvert entre les Kurdes irakiens et Bagdad autour du
statut de la province de Kirkouk, riche en pétrole, les nouvelles
contestations armées en Turquie et en Iran ainsi que les émeutes
urbaines en Syrie attestent l'existence d'un "autre front" au
Moyen-Orient. Toujours brûlant et inévitablement complexe,
il maintient les 30 millions de Kurdes dans une lutte sans issue.
Cet ouvrage présente des clés de lecture pour comprendre les
dynamiques actuelles du problème kurde à la lumière de l'histoire,
aussi bien en Irak, en Iran, en Turquie et en Syrie que dans
l'espace transfrontalier très militarisé qu'ils partagent. L'auteur
établit un lien entre l'instauration d'un ordre étatique postimpérial
au lendemain de la Première Guerre mondiale et une dissidence
minoritaire. La démarche de sociologie politique permet de saisir
les cycles historiques successifs qu'a connus la contestation kurde,
dont les derniers sont marqués par l'émergence de la ville comme
lieu d'action et par l'affirmation de la jeunesse comme moteur
de radicalisation.