Dans la sphère académique, l’histoire de l’art traverse une crise d’identité qui gagne peu à peu le monde muséal. À force d’emprunter ses approches à d’autres disciplines des sciences humaines, elle prend le risque de perdre de vue son objet premier, l’œuvre d’art dans sa matérialité, et son outil le plus fondamental : le connoisseurship. Celui-ci consiste à établir l’identité des œuvres, en les replaçant dans la dynamique des parcours individuels et des échanges culturels. Loin de se réduire à un talent inné, il peut et doit être enseigné sur une base théorique permettant l’exercice de l’œil. C’est à cet objectif que répond ce livre. Conçu comme un manuel méthodologique, il vise à responsabiliser les futurs acteurs de notre patrimoine et à leur transmettre des compétences concrètes, pertinentes aussi bien sur le marché de l’art que dans le monde muséal et la sphère académique. Ce faisant, il plaide en faveur d’une histoire de l’art organique, capable de se réinventer sans cesse.