En 1562, alors que commençait la première des
huit «guerres de Religion» qui allaient
ensanglanter la France jusqu'à l'édit de Nantes
(1598), la voix de Sébastien Castellion s'éleva
depuis son exil bâlois pour conjurer catholiques
et protestants de cesser de «forcer les
consciences» et de persécuter les «hérétiques».
Quatre siècles et demi plus tard, au moment où,
sous l'action de nouveaux «fous de Dieu», le
monde voit se propager l'intolérance et le
fanatisme, ce Conseil à la France désolée résonne
comme un cri on ne peut plus actuel. Et fait écho
à la célèbre sentence que, huit ans auparavant, le
même Sébastien Castellion avait formulée : «Tuer
un homme, ce n'est pas défendre une doctrine :
c'est tuer un homme».