L'enfance de Robert Attal a été marquée par une tragédie: l'assassinat de son père sous ses yeux pendant les émeutes raciales de 1934. Réfugié avec sa mère et sa soeur dans le quartier juif de Constantine, il parle avec pudeur et humour des jours heureux et malheureux d'une population discriminée. Il raconte la guerre avec les lois antisémites de Vichy qui provoquent la stupeur, le désarroi puis l'organisation de la solidarité du ghetto. C'est enfin l'explosion de joie à l'arrivée des Alliés. Attal nous fait revivre la vie de son quartier, avec ses odeurs, ses couleurs, ses bruits et ses passions et ses drames. Dans la tradition des auteurs juifs qui utilisent la dérision pour tolérer l'insupportable, il parle avec drôlerie, de sa jeunesse, de l'école, de ses amis et des filles qui l'ont beaucoup tourmenté. Et c'est encore la guerre dont la phase finale fut très violente à Constantine. C'est alors le départ douloureux, massif et définitif des Juifs de Constantine, enracinés pourtant dans l'histoire millénaire de l'Afrique du Nord.
Un livre superbe écrit dans une langue claire, riche, sobre, imagée et poétique.