Toujours marqué par les émeutes raciales de 1934, Robert Attal retrace
dans de brèves séquences et dans un style vif et imagé, la vie colorée,
chaleureuse et bruyante des scènes de la vie du ghetto de Constantine : le
marché de Souk El Acer, le cimetière juif, Zmirda la servante séduite et
abandonnée, Julot le coiffeur devenu aveugle, l'oncle Chlomo dont la
jeunesse sera piétinée puis détruite par la Grande Guerre, les amours
épistolaires, platoniques ou fiévreuses des adolescents.
Arrive la guerre d'Algérie avec un quotidien véhiculant le danger, la
violence et une cassure croissante entre Juifs et Musulmans qui vivaient en
harmonie. L'espoir renaît le 13 mai 1958 avec le retour du général de
Gaulle, accueilli avec une ferveur passagère qui se transforme un an plus
tard en désamour. La perspective d'une Algérie dirigée par le FLN fait
resurgir chez les Juifs la crainte d'un retour à leur condition antérieure de
dhimis.
Pris entre deux feux : l'OAS et le FLN, les Juifs se préparent à un exode
définitif après l'assassinat du chanteur Raymond.
Robert Attal raconte avec talent l'histoire vivante et tragique du ghetto
de Constantine.
À lire !