Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d'Air France, le
Constellation, lancé par l'extravagant M. Howard Hughes,
accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l'avion ne
répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant
sur l'île Santa Maria, dans l'archipel des Açores. Aucun survivant.
La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux
premier roman n'est pas tant comment, mais pourquoi ?
Quel est l'enchaînement d'infimes causalités qui, mises bout
à bout, ont précipité l'avion vers le mont Redondo ? Quel
est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend
«nécessaire» ce tombeau d'acier ? Et qui sont les passagers ?
Si l'on connaît Marcel Cerdan, l'amant boxeur d'Édith
Piaf, si l'on se souvient de cette musicienne prodige que fut
Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des
années après, l'auteur lie les destins entre eux. «Entendre
les morts, écrire leur légende minuscule et offrir à quarante-huit
hommes et femmes, comme autant de constellations,
vie et récit.»