Rohmer compte parmi les cinéastes qui ont su renouveler le cinéma français. Cinéphile prosélyte, rédacteur en chef des Cahiers du cinéma, il participe à la création de la Nouvelle Vague. Tout au long de sa filmographie, il conserve une indépendance et une originalité farouches, n'hésitant pas devant des genres décriés ou sous-estimés, le court-métrage, le film dit bavard, ou pire encore, le film de plage..., et il transforme chacun de ses essais.
Alors, oui, les personnages parlent beaucoup dans Conte d'été, un film qui se déroule sur les plages de Dinard, mais c'est parce que le cinéaste croit à l'importance des sentiments et à celle du langage pour les explorer et en jouir. Rien de futile là-dedans. Sans doute même une grande subtilité, qui s'allie parfois au paradoxe : il y est question du hasard et du choix, du naturel et de l'artifice, de la variation et de la série, de la règle et du libre arbitre et, toujours, de l'intérêt que le cinéaste porte au féminin.
Tant il est vrai que, profondément, Rohmer est animé par le goût de la beauté, par une haute idée du cinéma et par le respect de son spectateur.