Dire la vie du monde yiddish, c’est nous faire rencontrer un peuple de villageois et de marchands, de chantres et de Maîtres spirituels, d’amuseurs et de musiciens qui, tous, rivalisent de malicieuses répliques et témoignent de la vitalité comme de l’incroyable humour dont est porteuse une tradition orale que la Shoah n’a pas réussi à briser. Aussi est-il ici accordé une large place aux histoires des Sages de Khelm, aux récits hassidiques et à Scholem Aleykhem, avant de les resituer dans la lignée féconde de conteurs qui part de l’antique Babylone et, via l’Europe de l’Est, rejoint aujourd’hui Israël ou le Nouveau Monde. D’ailleurs, depuis l’époque biblique, l’art de raconter n’est-il pas au cœur même de toute l’histoire juive ?