En 1928, quelques mois après l'attribution du prix Nobel
à Henri Bergson, paraît dans Les Revues un pamphlet
signé d'un jeune professeur de philosophie qui a publié,
un an plus tôt, un ouvrage original et dérangeant,
Critique des fondements de la psychologie, dans lequel
il oppose la psychanalyse de Freud à la psychologie
traditionnelle : Georges Politzer, arrivé en France en 1921,
agrégé de philosophie en 1926.
Ce pamphlet s'attaque à plusieurs aspects de la pensée
de Bergson, accusé de présenter sous de nouvelles
couleurs le spiritualisme à la française qui est l'une des
facettes de la tradition universitaire depuis Victor Cousin.
Au-delà du bergsonisme, Politzer stigmatise une Université
française figée dans une pensée qui ignore tout de Hegel,
de Marx ou de Nietzsche, et préconise de revenir à
l'enseignement de Socrate, à cette philosophie «corruptrice
de la jeunesse», ennemie des dieux et des États.
Cette anthologie, préfacée et annotée par Roger Bruyeron,
regroupe ses principaux écrits philosophiques.