«Que tous les adultères, hétéros ou gays, présents dans la salle
se lèvent. C'est-à-dire vous tous les infidèles, maris volages,
épouses tricheuses, concubins inconstants, amants sans
parole. Et vous, les galériens du fantasme, levez-vous aussi. Sans
vous oublier, vous, les seconds rôles de la comi-tragédie qui avez
un jour joué la conjointe parano, le conjoint détective. Ou, moins
rigolo, qui avez endossé le rôle du cocu...»
Ainsi va la déroute de nos sentiments au sein du goulag domestique
qu'est la conjugalité moderne. Et si l'amour n'était pas que
l'amour, mais aussi une machinerie collective d'imaginaire et de
pouvoir, de politique et d'économie ? Et si la religion, l'art, la
société ne sacralisaient le couple que pour mieux réprimer le
désir ? Et si l'adultère représentait l'ultime horizon utopique, la
dernière rébellion possible dans ce meilleur des mondes qui nous
asphyxie ?